Si la nomination de la première vague de gouverneurs des 11 Régions s’effectuait le 25 septembre 2019, il fallait attendre deux ans ou vingt-quatre mois après pour que les 23 Régions aient au complet les leurs. En effet, la Région de Betsiboka a dû attendre une éternité avant d’avoir son gouverneur. Une Région aurifère et victime d’une insécurité récurrente. La toute nouvelle Région de Vatovavy en a eu le sien avant elle. Alors, pourquoi ? Administrativement parlant, les préparatifs au processus de nomination d’un responsable au sein de l’administration territoriale sont du ressort de la compétence du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Ce département prépare le dossier à soumettre au Conseil des ministres. Au préalable, le Chef de l’Etat pourrait avoir son mot à dire, c’est normal, mais la décision est prise en conseil. Ainsi, où est le blocage ? Au ministère de tutelle ? A la Présidence ? Au Conseil des ministres ? En tout cas, le retard est incompréhensible. L’attentisme va dans le sens inverse du développement, contreproductif.
Depuis fin 2019, on a attendu le Business Plan censé redéployer les ailes de la compagnie nationale Air Mad. Les signes de décrépitude de cet ancien fleuron de l’économie nationale apparaissent depuis belle lurette et il ne cesse de descendre aux enfers à tel point qu’au jour d’aujourd’hui, Air Mad agonise. Et le fameux plan de redressement se fait prier. Il n’y a pas de miracle dans ce monde sans pitié ni état d’âme, la société nationale aérienne malagasy succombe sous le poids des déficits opérationnels pharaoniques (82 millions de dollars). Le dernier Conseil des ministres a pris les choses en main. En fait, il a décrété le « redressement judiciaire ». D’ailleurs, aucune issue sérieuse autrement. Finalement, le Gouvernement trancha. La question des plus pertinentes se pose pourquoi attendre deux bonnes années pour en arriver là ? Où en est donc la faille ? Y a-t-il un dysfonctionnement quelque part ? Le traitement de la question relative au sort réservé à l’Air Mad relève de la compétence effective du département des transports. Admis en soins intensifs à la réanimation, il va falloir agir maintenant au plus vite pour sauver la situation.
Quant à la JIRAMA, depuis tout ce temps que les usagers crient au scandale et appellent au secours, ce n’est que maintenant qu’on juge nécessaire de remercier ce DG dont la prestation laisse à désirer ! Celui qui va le succéder aura du pain sur la planche. Il doit ingénieusement trouver la clef pour désamorcer cette bombe à retardement. Avec un déficit opérationnel de l’ordre d’un milliard de dollars depuis 2009, d’une marge de manœuvre très limitée, le DG intérimaire usera de tout son savoir pour endiguer le mal.
Tout cela a trop duré ! Osons espérer que les intérimaires, d’ici et là, eux aussi, ne s’éternisent pas !
Ndrianaivo